Accompagnement des personnes en fin de vie

Accompagnement des personnes en fin de vie

 

Le moment où l'on bascule dans la fin de vie est généralement déterminé par le médecin. On le sait quand les médicaments pour lutter contre la maladie n'agissent plus. La nature du soin est changée. Les équipes médicales passent d'un traitement curatif (qui soigne) à un traitement palliatif (qui soulage).

 

Quel est l'essentiel quand on accompagne une personne en fin de vie ?

Trois choses sont importantes quand on accompagne une personne en fin de vie :

1. D'abord, parler avec la personne.

Si on a des choses à se dire, c'est le moment. Etre en fin de vie ne signifie pas que la personne est décédée mais signifie qu'elle est toujours en vie. Il y a donc des instants à vivre ensemble. Et il faut se dire les choses essentielles. La parole reste l'outil majeur pour être relié à l'autre.

2. Ensuite, rester normal et naturel dans la relation.

Les personnes qui viennent visiter un proche en fin de vie ne doivent pas uniquement se focaliser sur lui. Ils doivent continuer à raconter ce qu'ils vivent eux aussi, les choses ordinaires de la vie ordinaire. Parler de ses propres centres d'intérêt, de ce qui vous préoccupe, permet aussi à votre proche de continuer à se sentir utile pour vous. Il peut vous donner le change, des conseils. Cela signifie qu'il existe toujours pour vous. L'idée consiste aussi à ne pas se contraindre, à ne pas se dire « non, je ne peux pas lui raconter ça, il va mourir ». Rester naturel, cela veut dire parler de choses sérieuses, mais aussi de choses futiles, drôles...La vie, n'est pas qu'un discours «pontifiant». Continuer à vivre, comme on vivait. Et amener de la vie, c'est fondamental ! Le proche peut se sentir très malheureux d'être mis à côté de la vie. Je vais vous donner un exemple. J'ai une très bonne amie qui est décédée l'année dernière. Nous nous sommes dit les paroles importantes mais nous avons aussi poursuivi notre «bavardage», cette conversation que nous avions depuis des années.

3. Enfin, ne pas craindre de le toucher.

Il ne faut pas craindre de toucher la personne, de lui tenir la main, de la prendre dans ses bras.
Pour certains, toucher la main, c'est déjà beaucoup, pour d'autres, ce n'est pas grand chose. On voit des personnes mal à l'aise qui tapotent un oreiller, remettent les draps en place. C'est leur manière à elles d'exprimer leur affectivité. Mais il faut oser se laisser aller. Et savoir que chaque fois que l'on a un geste envers quelqu'un, la personne va vous manifester quelque chose : un enfant, par exemple, accepte que vous l'embrassiez ou au contraire va se détourner. Sachant cela, si vous avez un élan, laissez vous porter par votre spontanéité. Vous verrez bien comment cela se passe.

Quel est le rôle du psychologue ?

Le rôle du psychologue est d'abord de faciliter une parole véritable, authentique, sincère. Quand la parole est difficile dans une famille, le psychologue peut servir d' « agent de liaison ». Il va demander à la personne en fin de vie : « qu'avez-vous envie de dire avant de partir ? A qui souhaitez-vous parler ? » Il peut aussi se tourner vers l'aidant ou vers la famille pour l'aider à s'exprimer. Il va ainsi y avoir un passage de parole des uns aux autres. Le psychologue permet par ailleurs de rester naturel, d'exprimer ses émotions : pouvoir montrer sa joie, son chagrin, rester vivant pour rester aussi dans la vie avec son proche. Les derniers instants avant de mourir sont aussi les derniers instants à vivre, ensemble.

Ensuite, le psychologue aide à comprendre et à accepter les volontés de la personne malade, à y voir clair. Par exemple, si elle laisse des instructions comme donner ses organes à la science, il aide la famille à accepter cette idée et à respecter cette décision. Ce n'est pas toujours facile. Encore une fois, la parole est essentielle. Le psychologue discute, explique que la personne malade a son vécu, son histoire, qu'elle n'est pas un objet. Il fait prendre conscience qu'une décision est souvent l'aboutissement d'une vie, qu'elle est porteuse de sens pour celui qui l’a prise. Il rappelle que ne pas respecter les dernières volontés de quelqu'un vous fait entrer dans la culpabilité, la vraie, pas seulement dans le sentiment de culpabilité, mais dans quelque chose de beaucoup plus profond : on a fait le contraire de ce qui était prévu et la personne est décédée. C'est irrévocable.

Le psychologue accompagne par ailleurs les familles pour leur éviter d'être dans le déni. Il est tellement douloureux de voir dépérir ou mourir son proche que certains évitent de voir la situation objectivement. Parfois, ces familles ont des demandes tout à fait contradictoires avec l’état du malade. C'est souvent le cas dans les Ehpad. Le psychologue a un important rôle pédagogique. Notamment pour éviter des situations de conflit avec le personnel qui sont toujours au détriment de la personne âgée. Il permet ainsi de débloquer des situations, aussi en écoutant les inquiétudes des uns et des autres. Il est formé pour cela.

Le psychologue a enfin, évidemment, un rôle à jouer auprès de la personne en fin de vie. Il peut accompagner cette personne par sa présence, par son écoute et par ses paroles. Il n’est pas question de consoler mais d’accueillir l’angoisse liée à l’approche de la mort.

 

source : http://www.vivreenaidant.fr/ma-vie-aidant/trouver-sa-place/famille/conseils-psychologue-accompagner-proche-fin-vie


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